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Lutte contre la traite des êtres humains et la criminalité transfrontalière en République démocratique du Congo

Joseph DITUNGA MUANA SAITONDO

Joseph DITUNGA MUANA SAITONDO

Chef de Division et Point focal Trafic des personnes, Ministère de l’Intérieur et Sécurité, République démocratique du Congo

Après avoir participé en 2019 au Colloque de l’ILEA Roswell sur le développement et le pouvoir exécutif – traite des êtres humains et exploitation des enfants, Joseph DITUNGA MUANA SAITONDO est retourné en République démocratique du Congo avec l’idée de créer une nouvelle cellule d’enquête sur la criminalité transfrontalière. Mr. DITUNGA, s'est inspiré du fonctionnement de Homeland Security "HSI" au Département de la sécurité intérieure aux États Unis, pour proposer cette idée au Secrétaire Général et Chef de l’Administration Centrale. Il a justifié la création de cette Cellule technique des enquêtes et investigations « CTEI » qui relève du Ministère de l’Intérieur et Sécurité par le fait qu’avec cette nouvelle cellule qui vise tous les cas de la criminalité transfrontalière, les branches de la police locale signalent ces cas aux branches de la police provinciale qui, à leur tour,  les rapportent au niveau national où les données sont collectées et  partager à toutes les Agences de coordination, qui ont compétence d'engager les poursuites contre les contrevenants et  les auteurs.
 
La crise du COVID-19 a intensifié la nécessité pour les services sous l'autorité du Ministère de l'intérieur et Sécurité (Police et Immigration) de collaborer dans la lutte contre les organisations criminelles transnationales qui souhaitent tirer profit des situations de précarité que connaissent des populations vulnérables.
 
Pendant toute sa carrière au ministere de l'Intérieur et Sécurité de la République Démocratique du Congo, Mr. DITUNGA ne travaille que pour la protection des personnes vulnérables. En 2004, il est Chef de bureau chargé de la protection des réfugiés et déplacés internes en partenariat avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Unhcr) de qui il bénéficie des formations en Droit International humanitaire à Genève, et en Coordination et gestion des camps des déplacés internes. 
 
En 2010, il est nommé Délégué de son Ministère, au Comité national de groupe d'experts permanents sur l'intégration régionale. Il a la charge des Affaires politiques et  de la sécurité publique de son pays auprès des organisations Internationales et régionales comme l'Union Africaine, la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC), le Marché commun de l'Afrique australe (Comesa), et la Communauté de développement de l'Afrique australe (Sadc). Avec la Sadc en 2016, il en devient officiellement le point focal et organise, sous l'autorité de son ministère, le Comité interministériel de lutte contre le trafic des personnes qu'il dirige jusqu'en avril 2019. Ce qui lui avait ouvert la voie à des plusieurs formations régionales en :
  • matière de lutte contre le trafic des personnes et le trafic illicite des migrants par la SADC et le Bureau régional de l'IOM
  • matière de Droits de l'homme dans les frontières internationales avec l'Office des nations Unies contre le terrorisme (Uncct) et le Bureau du Haut Commissariat des nations Unies pour les droits de l'homme
De retour dans son pays, il obtient l'autorisation d'organiser, avec son collègue de l'Angola, un atelier bilatéral pour la surveillance de la traite dans leurs frontières communes, à Soyo, en Angola.  En 2018, avec l'appui technique de l'Onudc, il prend l'initiative d'élaborer l'avant projet de Loi portant lutte contre la traite des êtres humains en République Démocratique du Congo, qui a été endossé, au terme d'un atelier, par l'Agence de coordination des activités de la traite des personnes, créée en avril 2019 par le Chef de l’Etat et Président de la République Démocratique du Congo, son pays. 
 
De retour également dans son pays après la formation de Roswell, la Présidence de la République Démocratique du Congo attend du Gouvernement, un rapport d’activités relatif aux efforts fournis par la RDC en matière de lutte contre la traite des êtres humains. A la manœuvre pour l’élaboration de ce rapport trimestriel, le Secrétariat Général de l’Intérieur, service de Mr. DITUNGA, qui a piloté le Comité interministériel. A la première loge dans ce rapport, se trouve la mesure politique prise par le Chef de l’Etat de son pays, en créant l’Agence de coordination des activités en la matière. Dans la classification du Département d’Etat Américain à travers le rapport 2020 sur la traite des personnes, la RDC est hissé au niveau 2 en matière des efforts fournis pour lutter contre la traite des personnes. 
 
Mr. DITUNGA a signalé que « avec la pandémie de coronavirus qui a bouleversé le monde entier, on a constaté dans notre pays la résurgence de cas de criminalité transfrontalière, en particulier la traite des êtres humains et l’exploitation des enfants. » Ce qui justifie l’implication du Ministère de l’Intérieur avec l'équipe de la riposte à la Covid 19 pour sensibiliser les communautés locales sur les menaces de la traite et de l’exploitation des enfants.  Une enquête menée pendant cette période de la Covid 19 par la CTEI a déjà conduit à l’arrestation d’un individu soupçonné d’avoir participé à un cas d’enlèvement et de trafic transfrontalier. 
 
Mr. DITUNGA a aussi été formé comme formateur des parties prenantes et autres services de première ligne impliqués dans lutte contre le trafic des personnes et le trafic illicite des migrants par le Bureau régional de l'IOM. Cette Cellule technique d'enquêtes permet à son Institution de jouer pleinement son rôle dans les Comités techniques des différentes structures de coordination des activités relatives aux Crimes transfrontaliers, dans lesquelles, elle est membre. 
 
L’ILEA Roswell félicite Mr. DITUNGA pour son leadership et son initiative qui ont permis de renforcer la stratégie de la République démocratique du Congo dans la lutte contre la traite des êtres humains et contre les organisations criminelles transnationales qui s’attaquent aux populations les plus vulnérables.